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20. août, 2022
J'ai été évidemment très intéressé par un article scientifique explorant les bursting-strength, relaxation, and creep , donc un étude des résistances viscoélastiques et des capacités de distension du SMAS dans les différentes parties du visage où on peut le rencontrer.
La grande originalité des auteurs a été de différencier 3 grandes zones du SMAS facial afin de préciser quel était le niveau de cohésion de résistance et de distensibilité de chacune des parties considérées, depuis la parotide jusqu’au coin de la bouche.
Leur méthode fut de prélever 12 demi visages, de les embaumer et de tester les différents paramètres viscoélastiques du SMAS;
Celui ci fut disséqué depuis l'oreille jusqu'au sillon nasogénien;
les auteurs ont pu disposer ainsi de fragments d'épaisseur constante (car un seul opérateur à pratiqué les dissections), respectant l'aponévrose parotidienne pour ne pas fausser des données, mais incluant la graisse avoisinante ;
Les fragments ont été placés dans différents capteurs spécifiques, afin de rechercher et démontrer des différences structurelles entre la partie parotidienne et extra massétérine du SMAS, le Smas medio jugal et le SMAS distal proche du sillon nasogénien
Les paramètres d'élasticité ont été mesurés aussi bien dans un sens vertical que dans un sens horizontal pour chaque fragment; une étude statistique sérieuse a validé les résultats et les différences ainsi obtenues;
Les mesures ont clairement démontré que le SMAS génio parotidien et extra massétérin était celui qui avait la plus grande résistance à la rupture, et les propriétés viscoélastiques les plus importantes;
Cela corrobore tout à fait les études histologiques que nous avions pratiqué autrefois dans notre étude initiale, et que d'autres ont confirmé également après nous- après bien des critiques et moqueries, notamment de la part de GUY JOST, en France qui nia d’abord l’existence d’un SMAS, mais ensuite le confirma;.
Les études sur la résistance élastique et la structure bio- mathématique du SMAS doivent beaucoup à Y.HARSHAI et à son équipe leurs travaux originaux et novateurs sont bien cités dans cet article;
L’ étude histologique nous avait montré que le smas genio parotidien était une structure multicouches, faite de 3 à 5 lamelles fibro élastiques, et incorporant des fibres musculaires notamment sous la forme parfois d'un muscle risorius primitif; mais plus en avant, l’épaisseur du SMAS s’affine tout en restant cohérente, on peut la suivre au microscope sans grande difficulté jusqu’au sillon nasogénien.
Les conséquences de ces mesures sur la technique chirurgicale sont esquissées par les auteurs, mais je trouve que la cohérence et l’épaisseur du SMAS dans la région génio-parotidienne ont eu une influence déterminante sur ma façon d’exploiter le SMAS, depuis le début de son identification: si autrefois la dissection sous cutanée et quelques points de retension d’un tissu plus profond mal étiqueté, (sauf par SKOOG au niveau du Platysma) , j’ai rapidement rajouté , en pratique chirurgicale des liftings, avant les années 1980, une dissection du SMAS en évitant d’aller trop en avant: car intuitivement , son épaisseur et sa résistance en pratique ont été très importantes pour moi pour réaliser une reposition des plans profonds sous cutanés pour raffermir un visage vieillissant.
C'est aussi pour cette raison de bonne résistance (quand un SMAS n’est pas trop fin et inexploitable!), il était si intéressant à mon avis de sectionner le SMAS en sous zygomatique, également de le fendre verticalement au devant du tragus, pour disposer d'un lambeau de SMAS solide, ce qui permettait de réaliser un lambeau de rotation vers le haut , afin de le repositionner de la façon la plus efficace possible.
Dans ce travail, les auteurs valident tout à fait cette conception initiale pour soulever le lambeau de SMAS en pratique chirurgicale quotidienne, de ne pas l'aborder ou le couper dans la région médio jugale ou de le pénétrer en avant de la parotide, région où il devient peu exploitable car fragile.
Tous les autres travaux ont déjà démontré que la relaxation du smars était moindre dans la région genio parotidienne, et que la Résistance au stress du SMAS est supérieure à celle de la peau, ce qui valide la notion d'un lifting cervicofacial biplan, qu'il s'agisse de deux plans chirurgicaux que l'on sépare l’un de l’autre, ou bien d’une dissection monobloc dite composite où la peau et le SMAS sont retendus simultanément, comme dans le MICROLIFT que j’ai publié récemment ;
Dans leur discussion les auteurs mentionnent tous les articles importants, sans omettre l'intérêt du travail de Barton, qui avait testé le smas en peropératoire!
Soulignons la modestie des auteurs de cet article qui n'ont pas voulu prendre parti pour une technique chirurgicale ou pour une autre, mais offrir leurs données scientifiques afin que les praticiens du lifting cervicofacial puissent réfléchir à la meilleure exploitation de la résistance du SMAS dans la recherche d' opérations de rajeunissement, dans le but qu’elles durent plus longtemps dans le temps.
Encore faut il, de mon point de vue, obtenir une conservation d'un naturel absolu, sans déformation des traits du visage, ce par une utilisation appropriée des structures profondes de la face, et éviter les déformations liées à la pratique de vecteurs de tension-rotation, qui ne tiendraient pas compte de la dégénérescence des fibres élastiques du SMAS.
La préservation ou la restauration des volumes de la face a été la seconde extraordinaire avancée qui s’est superposée à l’exploitation du SMAS , au cours du temps.
Voici donc un article important, qui ne modifiera pas ma technique opératoire mais au contraire la conforte!